14/12/2024, 11:24 π.μ.
Chers sympathisants de notre pétition
Nous souhaitons vous informer de notre dernière action concernant la campagne de pression pour la mise en œuvre de mesures spécifiques pour la restriction immédiate de la construction principalement hors plan urbain.
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Le Mouvement des Citoyens de Paros a déjà souligné l'urgence du problème de la construction et de l'urbanisation massive de notre île, qui, surtout ces dernières années, semble avoir échappé à tout contrôle et à toute logique.
En particulier lors de l'Assemblée du Mouvement du 19 avril 2024, l'intérêt des membres du Mouvement pour cette question et la nécessité d'interventions visant à limiter la construction sur l'île sont devenus évidents.
Comme premier pas dans cette direction, il a été proposé et adopté après une discussion continue et ouverte d'exercer une pression politique sur la gouvernance locale et centrale en publiant une pétition appelant à la mise en œuvre de mesures spécifiques pour la restriction immédiate de la construction principalement hors plan urbain.
La pétition, initialement cosignée par 6 associations de Paros, a été publiée en juin 2024 et a recueilli à ce jour 2 646 signatures de résidents de l'île, mais aussi d'urbanistes, d'architectes, d'avocats et d'amis de Paros venus de tout le pays.
À la fin du mois d'août, elle a été soumise au président du conseil municipal de la municipalité de Paros et au service de la construction. Il a également été envoyé aux ministères concernés et aux membres du Parlement représentant les Cyclades. Mais nous n'avons pas encore vu de changement substantiel dans l'état des choses. Les permis de construire continuent à être délivrés comme d'habitude, et les constructions sur toutes les collines et plaines de l'île sortent de terre en abondance d'un jour à l'autre.
Dans ce contexte, et après avoir constaté que les pressions politiques ne donnaient pas de résultats visibles, un groupe de membres du Mouvement des Citoyens de Paros est passé à une autre étape, assez douloureuse, mais plus efficace. Il s'agit de la voie judiciaire.
Un recours a récemment été déposé devant le Conseil d'État au nom de la Société hellénique pour la protection de la culture et de l'environnement (ELLET) et de six habitants de Paros. Le recours vise à annuler un permis de construire délivré par le service d'urbanisme de Paros en 2024. Cette demande intervient alors que le Conseil d'Etat avait clairement établi des conditions strictes concernant la construction sur des terrains hors plan urbain, comme indiqué dans la décision 176/2023.
Ce procès met sur la table quatre questions essentielles pour notre île. A savoir :
1- Quelles sont les routes qui donnent droit à la construction ?
2- Dans quelle mesure la réglementation sur les « maisons troglodytes » est-elle compatible avec le paysage de Paros et le plan général d'urbanisme (PGU) approuvé de Paros ?
3- Comment peut-on détruire des terrasses et des chemins en pierre sèche, alors que le plan d'urbanisme de Paros l'interdit expressément ?
4- Comment est-il tolérable d'autoriser des « éléments d'eau » (dont nous savons tous qu'ils se transforment progressivement en piscines) sur les montagnes d'une île qui n'a jamais été à l'abri des risques de pénurie d'eau ?
Ces quatre questions ne sont pas spécifiques à ce permis particulier. Au contraire, ils concernent des dizaines et des centaines de permis qui ont déjà été délivrés et qui sont encore délivrés par le Département de l'Urbanisme de Paros. Malheureusement, il n'existe pas de moyen juridique approprié pour contester de nombreux permis de construire dans le cadre d'une seule action en justice. La sélection d'un seul permis de construire était nécessaire pour mettre en évidence les problèmes liés à la quasi-totalité d'entre eux.
Nous regrettons que l'inaction politique, voire le soutien politique, à des choix profondément destructeurs et à des pathologies de longue date sur notre île ait conduit à la nécessité d'un procès, avec tous les désagréments que cela entraîne pour les plaignants comme pour les défendeurs. Mais nos regrets n'enlèvent rien à la nécessité. Il fallait le faire, et c'est ce qui a été fait. Dans un État de droit et fonctionnel, tout aurait été réglementé avec plus de sagesse et de douceur, et les acteurs institutionnels auraient pris soin, en temps utile, de protéger ce qui doit l'être sans obliger les citoyens à supporter des charges disproportionnées. Ce n'est pas le cas de notre île. Et quand la destruction irréversible avance inexorablement, les options se réduisent.
Le Mouvement des Citoyens soutient l'initiative d'ELLET et des particuliers qui ont déposé un recours en annulation. Un recours qui vise à forcer l'application de la logique et des impératifs constitutionnels dans la protection de notre île, une île désignée depuis 1979 comme un lieu de « beauté naturelle spéciale », et qui est actuellement en train d'être détruite rapidement de manière quasi-légitime, mais pas légale.